REPLUGG est une marque de vêtements éco-socio responsable qui a la volonté de transmettre force et courage en mêlant mode, art et musique. C’était à Paris, un vendredi un peu frais sur la capitale… retour sur une journée mémorable, par Pascal Portoukalian, directeur de Paul & Séphora
Pour moi, tout avait commencé un mois plus tôt.
« Allô ? Paul & Séphora ? J’aime vraiment ce que vous faites, l’image que vous dégagez… » Quand nous clôturions cette première discussion, elle et moi sentions que nous aurions des choses à faire ensemble. Elle, c’est Nelly Guyot, 37 ans, perpignanaise. Elle veut lancer sa ligne de vêtements avec des visuels et des textes mettant en avant les valeurs chrétiennes, solidement ancrés graphiquement dans l’air du temps. Audacieuse, elle sollicite l’agence Progressif Media pour créer des visuels, contacte des artistes et met en place cette journée, sa journée dont elle a tant rêvé : un shooting photo dans les rues de Paris.

Pour l’occasion, la jeune sudiste a su rassembler du monde. Il y a d’abord Ben, 22 ans, graphiste prodige de Progressif Media. C’est lui qui a créé les illustrations sur les T-shirts. Aujourd’hui, il photographie les coulisses, l’histoire derrière les photos.

Il y a aussi Pierre-Yan, dit Pyou. Lui, c’est le photographe officiel de l’événement, l’homme qui signera les clichés des artistes. Il fréquente l’église Hillsong à Paris, bien qu’il vive actuellement aux Pays-Bas. Baptiste, dit Bat, le cameraman, arrive de Mulhouse. Il créera les teasers pour les réseaux sociaux.
La belle Nelly est là bien sûr, avec sa fille Marie, boute-en-train de 9 ans, et son amie Myriam, ex-championne du monde de karaté, venue elle aussi de Perpignan. Et puis… je suis là, je scrute, j’écoute, je note. Je ris et je discute. Et je vois dans cette marque et chez cette entrepreneuse un potentiel, une pugnacité, une soif et un goût qui me rendent heureux. Oui, il existe en France une place pour des articles portant les valeurs chrétiennes, tout en étant de qualité, de « bon goût », et branché. Le mot est lâché.
La marque s’appelle « Replugg » traduisez « Re-brancher ». L’idée, l’ambition, le désir profond de Replugg, c’est de re-plugger, de re-brancher, de re-connecter les gens avec des valeurs bonnes, saines, justes. Les illustrations sont clairement d’aujourd’hui (Ben, tu es un génie !). L’impression est réalisée en France, du côté de Perpignan, avec des procédés d’impression textile à la pointe. Les t-shirts sont en coton 100% biologique, approvisionnés auprès d’un fournisseur éthiquement engagé, respectant la condition des travailleurs et les aidant à développer de nouvelles compétences. Même les étiquettes sont imprimées localement sur papier recyclé. Rien n’est laissé au hasard. La volonté est d’être juste et clean dans tous les détails du produit.
Il est 13h, l’équipe se retrouve au Matamata Café, dans le 1er arrondissement.
Tartes, cookies au beurre de cacahuètes. Ben photographie la forme de cœur laissée sur la mousse de son café. Elijah nous rejoint. On parle de jeûne (c’est pas le jour), des subtiles nuances entre la musique chrétienne et les chrétiens qui font de la musique, de son expérience de rappeur et de youtubeur. Avec Myriam, on parle du difficile choix du prénom de son bébé, et de la vie de sportif de haut niveau.
Piero Battery entre dans la petite pièce. Le duo palois Heroïc Nation – Jérémie et Lydie – nous rejoint à son tour avec ses deux musiciens Fabrice et Nico. Makeda et Priscilla du groupe Horizon Music sont là aussi. J’avais déjà rencontré Priscilla la semaine précédente dans les coulisses du concert du groupe Impact à Valence. La magie du contact avec les artistes, c’est de savoir qu’on peut se retrouver partout, nulle part, sans crier gare. L’ambiance musicale, l’idée de véhiculer un message, l’influence auprès des jeunes, le goût des tendances et de l’air du temps, l’état d’esprit : le parallèle entre Replugg et le monde musical était trop évident pour pouvoir faire sans : les mannequins du jour ne pouvaient qu’être des musiciens ou des chanteurs.
Le repas terminé, cette petite salle au sous-sol du Matamata devient une ruche. Dans une pièce de moins de 10 mètres carrés, 15 personnes discutent, font la queue aux toilettes, se changent, boivent un coup. Ambiance.
Les uns et les autres choisissent leur T-shirt.
« Tiens, prends celui-ci, il a pas encore été fait. » « Ça, c’est un M. » « Trop bien celui-là. Tu l’as pas en S ? » « Je t’ai mis ce modèle de côté. Un peu cintré. » La petite Marie jongle avec un stylo et sautille devant le miroir. « Tiens, ça c’est un bonnet un peu style gospel urbain, ça se porte comme ça. » « Ça m’a tilté le rouge pour toi ! » « Celui-là, ouais, ça serait cool que tu fasses la photo avec. »
Je tends une oreille vers Nelly : « Oui, attends, là c’est des protos, tu pourras les garder ! J’ai pas encore les étiquettes à l’intérieur ! »
Lydie enfile sa casquette : « Eh c’est pas mal comme ça ! » « Ah oui, personne encore n’a porté de casquette aujourd’hui ! »
Piero : « Non mais moi j’aime tout, hein ! Tout ce que j’ai vu, j’aime ! »
Pyou s’agite : « Le timing va commencer à être serré, faut y aller, là ! »
Et c’est parti pour la journée shooting photo Replugg !


« Meak, tu marches vers moi, genre tu regardes loin devant. OK, la main plus comme ça. Niiickel ! » . Il a l’assurance d’un habitué des défilés.
« OK Jessica. On refait la même, tu fais tournoyer ta chevelure, genre lionne. » . Jessica Dorsey, naturellement élégante, s’exécute. L’organisatrice de la journée voit Jessica comme une diva, quelque part entre Tina Turner et Carole Fredericks. Mais l’intéressée s’en défend et veut n’être qu’une servante. Les clics-clacs s’agitent. La photo est réussie. Check.

« Matt, on la refait assis sur le dossier du banc. » « Comme ça ? » . « Ouais, regarde de l’autre côté de la rue. » Matt Marvane maîtrise.


Elijah est photogénique. Debout, le pied collé à une porte ou au milieu de la chaussée, son look rappeur-hispster colle à merveille. L’équipe se déplace.
Place des Victoires. « Oui Makeda, on essaye avec la veste. Sans la veste. » Traversée d’un passage piéton. Devant une boutique. Devant la statue de Louis XIV. « Tu marches comme si t’allais au boulot. »
Ben photographie Priscilla qui photographie Makeda en train de se faire photographier par Pyou !


Piero me parle de la chaîne de télé Trace Gospel qu’il dirige et de son énorme succès en Afrique. Je l’informe d’un nouveau film sur lequel Paul & Séphora a les droits TV et qui pourrait l’intéresser. De son côté, Bat me branche sur un DVD qu’il a réalisé pour la Porte Ouverte Chrétienne et qui pourrait convenir pour Paul & Séphora. Entre les différents intervenants du jour, les cartes de visite s’échangent, les visages connus sur Facebook prennent forme dans le monde réel. Connexions.



On clôt la journée avec Heroïc Nation. Héroïques, ils l’ont été. Il est 18h et l’air est plus que frais pour être en T-shirt. Pyou s’interroge sur la pertinence des tons désaccordés, les deux musicos Fabrice et Nico viennent rejoindre le duo frère et sœur, pendant que Jérémie lâche vanne sur vanne. Un festival de bons mots à la veille de se produire aux Heaven’s Door à Strasbourg : « C’est le moment où j’attrape ma pneumonie. », « Le froid est un concept civil », « J’ai des bras de crevette supersonique ». « Et ta barbe, elle est Replugg-compatible ? », « Excuse-moi, t’as une mouche dans ta barbe », « Aïe, je viens de me tordre une hanche ! », « Ah, le froid envahit mon corps malingre ! ». Un bouledogue vient s’ingérer dans le shooting, pendant qu’un magicien du ballon rond fait des figures de dingues sur un air de Shakira, devant les coups de craie d’un dessinateur au sol qui prêche à des convertis que « Life without art is stupid ».
A travers les métros parisiens, Nelly et moi rentrons vers la Gare de Lyon. La journée fut belle. La journée fut froide. La journée sera mémorable. Une belle aventure est en train de prendre forme. Replugg : c’est parti.
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